Merci Olivier !
Comme nous l’annoncions dans la précédente nouvelle, Olivier Kopernik, pour des raisons de santé a dû se résoudre à s’éloigner de l’action syndicale et de la défense des salariés.
Ce ne fut pas de gaieté de cœur, ni pour lui ni pour nous, mais après 15 ans à s’épuiser dans des batailles difficiles, parfois perdues d’avance, parfois victorieuses comme le TEPA, il a fallu qu’il choisisse entre lui ou nous.
Il faut expliquer tout de même que ce n’est pas l’action syndicale en elle-même qui est nocive pour la santé des IRP, mais l’action face au mur inébranlable d’une direction dogmatique, fermée sur ses certitudes et jalouse de ses privilèges.
Lutter face à une direction, qui, du temps de Steria déjà, mais surtout et de façon beaucoup plus violente et froide, depuis la fusion, avec le management Sopra (ne vous y trompez pas les managers ex Steria n’ont pas vocation à rester aux manettes, même les plus petites), s’est acharnée et s’acharnera encore, à contraindre, plier et casser tout représentant du personnel qui a tenté, tente, ou tentera encore, de s’élever contre les pratiques illégales de l’entreprise, le non-respect des textes applicables, du code du travail, des accords d’entreprise, de la convention collective.
Chez Sopra il y a un Peuple de salariés, une Entreprise et un Maître.
Le Maître impose sa loi au Peuple, docile et corvéable, dans ce qu’il prétend être l’intérêt de son Entreprise mais n’est en fait que le sien propre.
Parfois le Maître accorde des cadeaux, des privilèges, des récompenses, et les bons petits serfs, conscients de ce qu’ils doivent à la magnanimité du Maître, se courbent et se mettent en quatre pour mériter encore l’estime du Seigneur.
Ici point de contrainte légale, on s’arrange, on règle nos affaires entre nous, quasiment en famille et on tient le juge loin de nos maisons. C’est ce que le Maître appelle être pragmatique.
En effet, chez Sopra, le pragmatisme s’oppose au légalisme. Contorsion de la sémantique.
La loi ne peut s’opposer aux objectifs de l’Entreprise, le pragmatisme définissant ici l’ensemble des mesures et actions permettant d’atteindre ces objectifs en évitant les contraintes. Si la loi se met en travers du chemin alors on la contourne. Etre pragmatique demande de la souplesse et de l’imagination. Nous n’en manquons pas chez Sopra.
Olivier Kopernik, pendant toutes ces années, au mépris de son parcours professionnel personnel, au mépris des heures, de la fatigue, malgré les coups qu’il a reçu de la part de la direction, sans relever l’ingratitude, parfois, de celles et ceux pour qui il se battait, n’a eu qu’un seul objectif et une seule motivation : la défense de nos droits, de nos intérêts.
De son côté, depuis la fusion, la direction n’avait, le concernant qu’un objectif: le pousser à la faute et s'en débarrasser.
Il a beaucoup résisté mais il le paye aujourd’hui et doit s’arrêter avant d’y laisser les quelques plumes qui ne lui ont pas encore été arrachées.
Pour tous ceux qui ne le connaissent pas, mais ont forcément entendu prononcer son nom, Olivier Kopernik c’est ce mec qui la ramène toujours, qui pinaille sur tout et sur rien, qui cherche des poux sur la tête de la direction simplement parce qu’il est de ces syndicalistes obsédés par leur haine des patrons. Telle est l’image que l’on voudra donner de lui, que la direction de l’Entreprise veut véhiculer sur lui mais aussi sur tous les syndicats dits "traditionnels" pour peu qu'ils tentent d’œuvrer dans l’intérêt des salariés quitte à contrarier le Seigneur et Maître.
Ah ! « Ces grandes centrales syndicales », encore et toujours dans la lutte des classes, inconscientes des évolutions imposées par la mondialisation ,contre le modernisme, attachés aux acquis sociaux comme la moule à son rocher, au droit du travail, à la justice sociale…
Mais l’avenir n’est pas là ; n’est plus là.
Le Monde change et Traid Union l’a bien compris qui ne compte pas sa peine pour balayer devant le pas du Maître. L’heure est à la négociation, aux compromis.
« Tu fais ce que je te dis et en échange tu auras ce que je veux bien te donner, ça te va ?
« Oui ? C’est bien mon petit. Va, et ne me déçois pas. »
« Non ? Démissionne alors, car ton avenir ici est bouché».
Ok je digresse un peu mais je voulais vous expliquer dans quel contexte évoluent les IRP qui travaillent pour nous tous et vous expliquer que plus ils s’impliquent, plus ils creusent, plus ils font remonter des problèmes et plus le Maître est en colère. Plus le Maître est en colère et plus les chiens de garde grognent.
Ce qu’il faudrait retenir d'Olivier, outre un tempérament particulièrement souple et zen (là je blague!), ce sont tous les dossiers sur lesquels il a travaillé et pour lesquels il a obtenu gains de cause comme le dossier TEPA qui a permis à une majorité de salariés Steria de récupérer plusieurs milliers d’euros. Parfois il a perdu, mais il n’a pas renoncé.
Je voulais indirectement le remercier pour toutes ses années passées à nous défendre, pour toute l’aide qu’il a apportée, aussi, aux autres IRP, comme moi, qui n’ont ni son expérience ni ses connaissances, pour s’être mis en avant quand il y avait des coups à prendre.
Il va falloir que nous nous remontions les manches pour le remplacer. Faire preuve de la même vigilance et de la même intransigeance. Comme lui ne jamais perdre de vue que le seul devoir d’un représentant du personnel est de représenter le personnel, de le défendre, de l’accompagner, de l’aider, de l’informer, au mépris toujours de son intérêt personnel.
Amitiés,
NC